Le stockage des données en Europe par ChatGPT : une avancée limitée face aux défis persistants de la protection des données et de la confidentialité.

ChatGPT a récemment annoncé que les données des utilisateurs européens seront désormais stockées dans des centres de données situés en Europe. Ce changement ne s’applique cependant qu’aux clients des offres payantes comme ChatGPT Entreprise, Edu, et API, et nécessite l’activation d’une option spécifique.

Malgré cette initiative, plusieurs points importants montrent que ce changement n’a pas un impact majeur sur la protection des données :

Collecte de données personnelles

Les chatbots peuvent collecter des données explicitement personnelles, comme les noms ou les adresses e-mail. Ils peuvent également collecter des données implicites, telles que les questions posées, qui révèlent vos intérêts personnels et professionnels.

À partir de ces informations, les chatbots peuvent déduire d’autres détails sur vous, comme votre niveau de maîtrise de la langue, votre emploi, vos compétences, ou vos préférences politiques.

Utilisation des données des entreprises

Les données des entreprises peuvent être utilisées pour améliorer les modèles des chatbots. Certaines lois obligent les entreprises à partager ces données avec les autorités.
Par exemple, aux États-Unis, les lois FISA et Cloud Act permettent aux agences de renseignement d’accéder aux données, même si les serveurs sont situés à l’étranger.
En Chine, des lois similaires permettent aux agences gouvernementales d’accéder aux données des entreprises locales ou étrangères hébergées sur le sol chinois, comme la Cybersecurity Law et la PIPL.

Dépendance technologique

Utiliser une technologie étrangère peut créer une dépendance, avec un risque potentiel de perte d’accès, surtout dans un contexte de démondialisation.

Espionnage

Les agences de renseignement peuvent récupérer des données par le biais de dispositifs législatifs ou d’opérations d’espionnage.

Conformité réglementaire

Même si les serveurs sont situés en Europe, OpenAI reste soumis à des lois comme FISA et le Cloud Act, et peut utiliser les données personnelles ou d’entreprise selon ses conditions d’utilisation.

En résumé, le stockage des données en Europe ne résout pas les problèmes fondamentaux liés à la protection des données, la confidentialité, la dépendance technologique, l’espionnage, et la conformité réglementaire.