Les écrans nuisent au sommeil des jeunes parisiens

L’article du JDD du 2 février 2020 fait état d’une étude réalisée par l’observatoire régional de santé qui montre que 29 % des 15-24 ans et 23 % des 25-34 ans souffrent d’une « dette de sommeil » ; la moitié des adolescents dort mal ou pas assez : constat accablant !
On apprend aussi dans l’article que « en île-de-France, 85% des collégiens ont un téléphone portable dont 67% sont des smartphones ; 98% ont une connexion Internet à domicile » mais que les écrans ne sont pas la seule cause de ces troubles du sommeil : pollution sonore et lumineuse, temps de trajets plus longs et réchauffement climatique ont un impact sur le sommeil.

Actuellement, l’âge moyen d’acquisition d’un smartphone est de 12 ans. Souvent cela coïncide avec l’entrée au collège. Ce cadeau empoisoné rassure les parents (l’enfant est censé rester joignable) et permet à nos rejetons d’être « dans la norme ».
Papa d’une « petite-grande fille », je m’interroge sur la responsabilité des parents dans cette débauche d’équipements dans les familles, sur cet équipement précoce des enfants et sur le statut de « baby-sitter numérique » que l’on donne aux tablettes !
Professionnel de l’éducation et du numérique éducatif je regrette que l’école soit souvent pointée du doigt sur ce sujet lorsque l’on propose d’y installer des outils numériques pour apprendre. A Paris, les 130 000 élèves des écoles publiques se partagent 12 000 tablettes et 10 000 ordinateurs sur un temps de classe qui n’excède pas 24h hebdomadaires sur 36 semaines… cela ne fait pas beaucoup de temps devant un écran !!! Nous manquons d’outils numériques pour permettre aux élèves de s’exercer, travailler ensemble sur des projets, se documenter,…
En conciliant mes deux profils, je réponds toujours aux parents qui m’interrogent :
pas de smartphone avant 12 ans avec un contrôle parental et des moments d’échanges avec l’enfant sur l’attitude responsable à avoir dans l’usage des réseaux sociaux notamment ;
– de privilégier un « écran de loisirs » familial installé dans une pièce de vie commune en prenant la précaution de configurer un contrôle parental adapté à l’âge des enfants et un minutage des sessions de chacun interdisant par exemple à un enfant de moins de 12 ans d’accéder à l’équipement après 19h ou au delà de 2h par jour.
En conclusion, je préfère ne pas parler d’addiction mais de dépendance aux écrans ; les adultes restent responsables de l’usage de ces outils, il en va de la responsabilité de chacun de protéger les enfants (sans interdire ou bannir) mais en privilégiant un échange entre parents enfants ; initions des pauses numériques en famille ; dans le cadre scolaire, faisons confiance aux enseignants pour tirer le meilleur profit de ces outils pour apprendre en classe à devenir à la fois des citoyens numériques et responsables.
Vous souhaitez réagir, n’hésitez pas à commenter cet article !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.